Interview Svarbok pour Mortis Mutilati

 

Comment définiriez-vous votre musique ?

Nous faisons évidemment du Black Metal, cependant, je ne m’inspire jamais d’un autre groupe de black pour composer. Nos compos ont donc des influences diverses et variées de styles musicaux qui n’ont bien souvent rien à voir avec le metal en général, ce qui rend selon moi la chose bien plus intéressante.

 

D’où vous vient votre nom de scène ?

Macabre est un pseudo que j’ai trouvé quand j’étais adolescent, il me fallait un nom de scène en raccord avec la musique que j’avais envie de faire. On entend toujours dans les reportages sur les affaires criminelles « découverte macabre » ce qui est évidemment toujours de mauvais augure, j’ai donc trouvé que ça collait parfaitement.

 

Qu’elles-sont vos inspirations ?

J’ai toujours été fan de glam et de hard-rock depuis tout petit et je pense que s’il devait y avoir une inspiration récurrente, elle viendrait principalement de ces styles musicaux. Notre dernier album « The Fate Of Flight 800 » a largement été inspiré, en termes de musique, par le rap français qui comporte nombre d’artistes méprisés par la plupart des metalleux  et qui sont pourtant très pertinents musicalement. Malgré cela, je ne me cantonne pas seulement à ça, je n’ai pas d’œillères avec la musique et je prends de l’inspiration, même si elle parait « honteuse » où bon me semble.

 

Pouvez-vous nous éclairez sur la composition de votre groupe, qui fait quoi ?

Au début du groupe, en 2011, j’enregistrais tout, tout seul et il n’y avait pas de line up live. Aujourd’hui nous avons Chlorure (Douve, ex-Moonreich) et Obsidian (NZGL, Moonreich, Sublime Cadaveric Decomposition) à la guitare, Asphodel aux chœurs féminins et Aryth (Towering, Hexekration Rites) à la batterie.

 

Vous jouez d’un instrument et vous vous intéressez à la musique depuis combien de temps ?

J’ai commencé à l’époque par jouer de la basse quand j’étais en 6ème au collège, j’ai dû me mettre à la guitare un an plus tard, puis, de par mon parcours scolaire, j’ai eu accès à pratiquement tous les instruments que je voulais librement et gratuitement, j’en ai alors profité pour apprendre un maximum de techniques qui me servent encore aujourd’hui lorsque je joue du clavier ou de la batterie par exemple.

Mon intérêt pour la musique à commencé dès mes 3 ans lorsque j’ai compris comment marchait la platine vinyle de mes parents et que je me suis retrouvé à écouter des groupes comme Def Leppard, Viva ou Skid Row. Ma passion ne s’est d’ailleurs jamais atténuée avec le temps, bien au contraire !

Préférez-vous le moment de composer ou celui du jeu sur la scène ?

Je préfère très largement jouer sur scène que de composer. La composition est un travail incroyablement fastidieux et ennuyeux, c’est la seule partie que je déteste dans le fait de jouer dans un groupe. Rien n’est fun, il faut travailler d’arrache-pied, et je déteste travailler. Pour le reste, c’est-à-dire l’enregistrement, les répétitions et les lives, je vois ça comme une récompense à cette laborieuse tâche qu’est la composition car j’y prend énormément de plaisir.

 

Quand est-ce que vous allez faire votre prochain concert ?

Notre prochaine cible en date est le Hellfest, le vendredi 17 juin 2022. Nous n’avons hélas aucune piste pour d’autres concerts pour l’instant. Nous étudions cependant attentivement toute proposition qui pourrait nous être faite.

 

Comment avez-vous su que vous feriez du black metal?

J’ai dû me dire ça en même temps que lorsque j’ai commencé à jouer de la musique, à l’époque du collège qui correspond à la période où j’ai commencé à écouter de plus en plus de Black Metal. J’aimais la musique, j’aimais l’esthétique, alors que je me suis dit que je pourrais essayer de composer quelques morceaux, et voilà où nous en sommes aujourd’hui.

 

Qu’est-ce qui vous attire dans le black metal?

Plus grand-chose aujourd’hui, je n’écoute que très peu les groupes émergents et je pense que tout à été fait et qu’il n’y a plus grand-chose d’intéressant. En revanche, quand j’étais ado, j’aimais tout ce qui pouvait attirer un ado de l’époque : c’était une musique violente qui était à l’opposé de la société qui m’entourait et avec laquelle je ne me sentais en marge (ce qui est d’ailleurs toujours le cas, y compris dans le milieu du black metal).

 

Trouvez-vous que le black est très codifié ?

Malheureusement, oui. Il est aujourd’hui très compliqué de proposer quelque chose de nouveau et on se retrouve, à quelques exceptions près, avec des milliers de groupes qui se ressemblent tous et qui n’ont aucune originalité. Surtout lorsque lesdits groupes se cantonnent à n’écouter que du Black Metal et font preuve d’une fermeture d’esprit qui les contraint à répéter inlassablement les mêmes riffs, les mêmes visuels, les mêmes textes à la gloire du diable ou autres puérilités. C’est quelques choses que nous nous efforçons d’éviter avec Mortis Mutilati. Certes nous avons gardé quelques-uns de ces codes (corpse-paint etc) mais nous tâchons de murir à chaque album.

 

Les règles sont faites pour être transgressées,

Etes-vous d’accords avec ça ? Essayez-vous de transgresser les règles dans votre musique ?

A quoi bon transgresser les règles quand il n’y en a pas ? Il n’y a aucun code disciplinaire dans cet art alors tant que la musique est bonne, nous composons ou le cas échéant, écoutons ce que bon nous semble.

 

Comment le macabre s’exprime dans votre musique ?

Probablement dans l’ambiance générale que génère Mortis Mutilati. Nous utilisons très fréquemment des dissonances, ce qui peut créer un sentiment de malaise chez l’auditeur tout en essayant de garder une musique « élégante ». Je pense que nous avons une approche Baudelairienne de la musique où il s’agit de sublimer la mort.

 

Jouez-vous un rôle au-delà de ce que vous êtes réellement ?

Mortis Mutilati permet de faire ressortir une version exagérée de nous-même mais en aucun cas de jouer un rôle. Si ça avait été le cas, je t’aurais probablement répondu l’inverse de mes propos concernant tes questions sur le Black Metal.

 

Qu’est-ce que ça vous fait de jouer aux hellfest après avoir été sélectionné au concours, de la fierté ?

Nous sommes effectivement très fiers d’êtres arrivés jusqu’ici et nous avons très hâte d’y être. Mais le Hellfest n’est pas une fin en soi et nous continuerons de travailler comme nous le faisions avant pour jouer le plus possible.

 

Vous vous attendiez à gagner le concours ?

Que ressentez-vous d’être parmi les groupes qui feront l’ouverture du Hellfest ?

Nous nous sommes inscrits à ce concours avant le covid et le Hellfest a été annulé deux ans de suite. J’avais donc complètement oublié cet épisode et je n’ai fait absolument aucun effort pour mettre le groupe en valeur ou inciter des gens à voter pour nous. Je pense que nous avons tout simplement eu de la chance !

 

Quel est votre rôle dans le visuel de vos pochettes

Depuis le début nos visuels ont été le plus authentique possible. Depuis « Mélopée Funèbre », c’est Asphodel qui se charge de nos artworks et elle a su capturer l’essence de mes idées musicales et les retranscrire sous forme d’illustrations. Nos pochettes servent, comme beaucoup de groupes, à illustrer le thème de l’album.

 

Pour finir, un petit mot pour nos lecteurs ?

Merci pour ton interview et à bientôt sur la route !